Guinée : le gouvernement menace de retirer les agréments des partis politiques après une journée de violence à Conakry
En Guinée, la journée du jeudi 16 février 2023 a été émaillée de violence dans plusieurs quartiers de la banlieue de la capitale Conakry, suite à l’appel à manifester du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) soutenu par des coalitions de partis politiques. Le gouvernement et le FNDC se livrent à une guerre de chiffres sur le bilan de la journée et le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation menace de retirer les agréments des organisations politiques et sociales qui sont derrières cette manifestation.
Malgré sa dissolution par le gouvernement, le mardi 9 août 2022, le FNDC continue d’être une épine sous les pieds de la junte au pouvoir en Guinée. Ce collectif qui dénonce la ‘’gestion unilatérale de la transition’’ a appelé à une nouvelle manifestation jeudi 16 février 2023, dans le grand Conakry. Une manifestation soutenue par des coalitions politiques notamment l’Alliance Nationale pour la Démocratie et le Développement (ANAD) présidée par l’opposant Cellou Dalein Diallo, le RPG arc-en-ciel ancien parti au pouvoir de l’ex président Alpha Condé (2010-2021) ou encore le FNDC Politique dans laquelle se trouve le parti de l’ancien Premier ministre Sidya Touré. A la suite donc de cette appelle à la manifestation, des échauffourées ont éclaté dans plusieurs quartiers de la banlieue de la capitale notamment sur l’autoroute le Prince (fief de l’opposition) entre forces de l’ordre et jeunes manifestants.
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Guerre de chiffres entre le gouvernement et le FNDC
Dans la soirée du jeudi, le gouvernement et le FNDC se sont livrés à une véritable guerre de communication et de chiffres sur le bilan de cette journée.
Dans son bilan présenté à 20 heures, le FNDC a regretté deux (2) morts, 58 blessés dont certaines atteintes par balles, 47 arrestations et 7 motos volées par les forces de défense et de sécurité.
Un peu plus tard dans la nuit, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a fait une déclaration à la télévision nationale pour déplorer ce qu’il appelle « guérilla urbaine ». Mory Condé annonce que 8 citoyens ont été blessés à la suites d’altercations avec les agents de maintien d’ordre, 20 policiers et gendarmes blessés dont 7 graves en soins intensifs, plusieurs véhicules de la sécurité et de certains citoyens détruits ou détériorés par des « manifestant violents ».
Des partis politiques et organisations de la société civile menacés de se faire retirer leurs agréments
Face à l’ampleur des dégâts enregistrés, le gouvernement annonce des poursuites judiciaires contre les auteurs et commanditaires de cette « guérilla urbaine ». Citant les dispositions des lois L/91 du 23 décembre 1991 portant Charte des partis politiques et 013 du 4 juin 2005 régissant les associations, le ministre de l’administration territoriale précise que les organisations politiques et sociales dont les responsabilités pénales seront établies par la suite des poursuites judiciaires, se verront appliquer des sanctions allant de la suspension jusqu’au retrait de leurs agréments.
Les revendications du FNDC
Depuis des mois, le Front National pour la Défense de la Constitution reproche à la junte, la « gestion unilatérale » de la transition. Il demande notamment la libération sans condition des prisonniers et d’opinions, un dialogue franc et sincères avec les acteurs politiques et sociaux sous l’égide de la CEDEAO ainsi que le retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Plusieurs responsables du mouvement croupissent en ce moment en prison à la maison centrale de Conakry. Il s’agit du coordinateur Oumar Sylla alias ‘’Foniké Menguè’’, Ibrahima Diallo responsable des opérations ou encore Billo Bah responsable des antennes. D’autres leaders d’opinions et politiques sont également en prison et des ténors de l’opposition en « exil ».
Balde
18 février 2023mais attention messe mory condé