La radio et moi, une histoire de passion et d’amour

13 février 2023 8 min(s) pour lire
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Ce 13 février, l’humanité célèbre la Journée Mondiale de la Radio proclamée en 2011 par les États membres de l’UNESCO et adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2012 en tant que Journée internationale. Amour ou passion, la radio est une partie intégrante de ma vie et elle a fait de moi ce que je suis aujourd’hui.

A l’occasion de cette journée, j’ai décidé d’écrire ces lignes pour partager ma petite expérience de ce média qui me passionne depuis bientôt 10 ans. Dix années de belles expériences mais aussi d’endurance.

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Une passion nourrie par mon papa

Beaucoup ne le savent pas peut-être. Mais si je suis aujourd’hui journaliste radio, c’est grâce à mon feu père. Il n’était pas journaliste mais un officier de la douane guinéenne très accro à l’époque aux radios étrangères notamment RFI et BBC. Nous sommes en 1999, les ondes ne sont pas encore libres en Guinée, pas de média privé, il faut se contenter de la radio nationale, la seule en bande FM où capter les radios étrangères sur les ondes courtes notamment sur SW. A ce moment-là, mon papa ne se séparait pas de son poste récepteur. Il faisait la balance entre les éditions Afrique de BBC à 6H00 et RFI à 6H30 avant d’aller au travail. Et, moi je dois toujours être à côté. Même si je ne comprends pas parfois ce qui se dit. Je me rappelle qu’à des moments, il me laissait son poste récepteur pour que je suive le journal et lui fasse le compte-rendu après. Un exercice compliqué au début, mais je finirai par m’habituer. Est-ce une façon de m’encourager à devenir journaliste ? Je ne saurais répondre parce que nous n’en avons jamais parlé jusqu’à sa mort. Mais toujours est-il que la radio est entrée dans mes habitudes. Je me couchais et me réveillais avec ma petite radio. Finalement, ma maman et mes sœurs me trouveront un petit nom : ‘’Facely radio’’.

La presse scolaire comme le début de l’aventure

Une fois au collège, j’ai commencé à intégrer la presse scolaire. Collecter les informations un peu partout et lire au mât le matin avant la montée des couleurs, c’est le rôle que mes amis et moi avions. Pendant ce temps, ma petite radio était toujours mon compagnon. Il arrivait parfois que j’abandonne les cours pour sortir suivre le journal ou une autre émission préférée. Mes camarades de promotion s’en souviennent certainement. Et partout où je suis passé, j’ai dirigé la presse scolaire. Du collège Ernesto (Kissidougou) en passant par le collège Gonia (N’zérékoré) jusqu’au lycée Félix Roland Moumié (N’zérékoré). C’est là d’ailleurs que je vais m’illustrer le plus. A l’époque nous partions dans d’autres écoles pour faire notre prestation et vice-versa. Avec le soutien de la direction de l’école et des partenaires comme Plan International Guinée, nous suivions des formations sur l’écriture et les genres journalistiques avec des professionnels qu’on faisait parfois venir de Conakry. Personnellement, ces formations m’ont permis d’apprendre et de faire découvrir mon talent. J’étais notamment sollicité pour participer à des émissions sur des radios de la place.

A l’université (Institut Supérieur des Arts de Guinée (ISAG) devenu Institut Supérieur des Arts Mory Kanté (ISAMK)), je constate un vide. Très rapidement, je rédige un projet de journal de campus intitulé ‘’ISAG INFO’’.  Séduite par le projet, la direction de l’institut décide d’accompagner en mettant des moyens financiers et matériels à la disposition du Chef service éditions universitaire qui deviendra le directeur de publication et moi le rédacteur en chef. “ISAG Info” connaît un grand succès tant au sein du campus que dans les autres institutions d’enseignement supérieur de la capitale.

L’expérience de la presse scolaire aidant, j’assistais certains professeurs notamment dans les cours de diction, pratique radio et même d’écriture journalistique. Avant de quitter l’institut, nous avions en projet d’avoir une fréquence pour la radio de l’institut qui était déjà en place et équipée.

Début de la carrière professionnelle

En deuxième année universitaire, mon professeur de diction, M. Odilon Théa qui a une très grande admiration pour moi, décide de m’envoyer à la radio Familia FM (Conakry) pour un stage qui ne va pas continuer parce que je n’avais pas souvent le transport. J’attends alors les vacances pour venir faire mon stage à la radio Zaly Liberté FM que je connaissais bien. Au lycée déjà, l’on participait à des émissions sur la station. Les responsables de la radio sont très satisfaits de mon passage et n’hésiteront pas à me contacter après validation du diplôme de Licence. J’y occupe les fonctions de Rédacteur en Chef Adjoint puis de Rédacteur en Chef avant de démissionner en octobre 2017 pour des raisons personnelles. Mais bien avant, je collaborais déjà avec certains médias notamment Radio Espace Guinée, Bonheur FM, le site Guinéenews.org en tant que Chef Bureau, le journal la PlumePlus, premier mensuel d’informations scolaires et universitaires de Guinée et tant d’autres.

Le 10 avril 2018, le premier signal de Radio Espace Forêt, un projet que j’ai piloté, est lancé. Et deux jours après, je bénéficie de la confiance du PDG d’Hadafo Médias pour diriger cette radio. J’avais à l’époque 27 ans et je devenais le plus jeune Directeur de radio en Guinée.

De belles expériences mais aussi de l’endurance

A travers la radio, j’ai voyagé, j’ai fait la connaissance de grandes personnalités et des confrères d’ici et d’ailleurs. Et sans modestie, la radio a fait de moi le journaliste résident à l’intérieur du pays le plus connu et le plus suivi sur les réseaux sociaux.

Aujourd’hui, je suis membre de plusieurs organisations internationales de journaliste notamment Reporters Sans Frontières (RSF) avec droit de participer à l’Assemblée Générale, le Centre International des Journalistes (ICFJ) basé à New-york en tant que consultant. Je collabore aussi avec des médias internationaux notamment Aljazeera, RFI, BBC pour des événements majeurs dans la région.

Je suis le premier journaliste guinéen à avoir alerté sur le troisième mandat de l’ancien Président, Alpha Condé. L’affaire a fait du bruit et a failli me faire perdre la vie avec les menaces de morts de militants gelés et surtout les tentatives d’arrestation orchestrées par le Directeur Général de la Police à l’époque, Bangaly Kourouma, à l’origine des propos polémiques annonçant le troisième mandat et même le mandat à vie. C’était en 2017.

J’ai été également le premier journaliste à qui le célèbre prisonnier Mohamed Diallo alias “Junior” a accordé une interview “déballage” qui a secoué les autorités et hauts gradés de l’armée. L’article publié sur Guinéenews et l’élément audio diffusé sur Radio Espace Guinée dans l’émission “Les Grandes Gueules” ont été repris par plusieurs médias étrangers et locaux.

Aujourd’hui et à travers notre agence de communication ‘’DIMIO’’, mon équipe et moi accompagnons les jeunes élèves et étudiants qui ont envie de faire la radio, à travers des formations gratuites. Avec Radio Espace Forêt également, nous accordons des stages à ces jeunes passionnés de la radio.

Ma passion et mon amour pour ce média ne s’éteindront jamais !

7 Commentaires sur “La radio et moi, une histoire de passion et d’amour”

  1. Camara
    13 février 2023

    Je suis vraiment séduit par votre parcours professionnel.

    1. Facely Konaté
      15 février 2023

      Merci beaucoup.

  2. Michelle
    13 février 2023

    Vous m’avez vraiment mis de l’eau dans la bouche.
    J’ai une envie folle maintenant de terminer ma carrière de journaliste à la radio.
    Merci pour ce partage.

    1. Facely Konaté
      15 février 2023

      Merci beaucoup et bonne carrière.

  3. Balde
    16 février 2023

    Merci beaucoup facely pour ton partage

    1. Facely Konaté
      17 février 2023

      c’est un devoir et merci à vous pour l’attention.

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